Qui pouvait bien se cacher derrière l’incendie de la raffinerie LyondellBasell à Berre-l’Etang (Bouches-du-Rhône) ? La date était symboliqu...

Qui pouvait bien se cacher derrière l’incendie de la raffinerie LyondellBasell à Berre-l’Etang (Bouches-du-Rhône) ? La date était symbolique : le 14 juillet 2015, la cible – un site classé Seveso seuil haut – très préoccupante, quelques mois après les attaques terroristes à Paris. Vers 3 heures du matin, deux gigantesques bacs contenant des dizaines de milliers de mètres cubes de produits pétroliers s’embrasent à trois minutes d’intervalle. L’un des foyers ne sera maîtrisé qu’au bout de huit heures, après avoir dégagé une épaisse fumée noire, visible jusqu’à Marseille.
Sur les toits flottants des deux cuves, seront retrouvés les restes d’engins de mise à feu et, sur une troisième, un système composé de plusieurs kilos d’explosif qui n’a pas fonctionné. Aucune revendication n’a jamais suivi ce qui aurait pu se transformer en une catastrophe écologique majeure et qui, selon le groupe industriel américain lui a occasionné un préjudice de plusieurs millions d’euros. Les enquêteurs sont longtemps restés dans le brouillard.
Tout s’éclaire subitement près d’un an plus tard lorsque, le 17 juin 2016, Mathieu Boasso, un ancien journaliste devenu patron d’une société de courtage en imprimerie, est interpellé, quelques heures après avoir été surpris en train d’éventrer à l’explosif un distributeur automatique de billets dans une agence bancaire d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Il y a raflé 36 700 euros.
Sans qu’on lui demande quoi que ce soit, il révèle très vite être l’auteur de l’attentat contre la raffinerie de Berre et avoue un chapelet d’infractions commises depuis 2012 : les vols à main armée de 150 kg d’explosifs en Isère puis de détonateurs dans des carrières à Birac (Charente) et à Signes (Var) et l’attaque à l’explosif de cinq autres distributeurs de billets. Il revendique aussi l’énigmatique explosion d’une usine de salaison à Tarare (Rhône), sérieusement endommagée par 10 kg d’explosif, le 21 avril 2012, une autre date symbolique, puisque jour de l’élection présidentielle.
Lors de son procès qui s’ouvre lundi 2 mars devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence, Mathieu Boasso, 38 ans, devrait qualifier de « geste politique » les deux attentats commis contre l’usine de charcuterie et la raffinerie, même s’il avait, à l’époque, fait le choix de ne pas les revendiquer. « C’est plus difficile de revendiquer que de passer à l’acte. L’écho aura lieu au moment de mon procès », avait-il confié, en février 2018, à la juge d’instruction.
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