Dans le magasin Alinéa de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le 6 août. Eric TSCHAEN/REA / Eric TSCHAEN/REA Le tribunal de commerce ...

Le tribunal de commerce de Marseille doit examiner, lundi 31 août, les offres de reprise de l’enseigne française de meubles et d’objets de décoration Alinéa, placée en redressement judiciaire le 13 mai. « Mais il n’y a pas trop de suspense », lance Eddy Chhlang, délégué syndical CGT chez Alinéa. Car si les repreneurs avaient jusqu’au 30 juin pour déposer une offre, un seul d’entre eux propose de conserver l’enseigne et de pérenniser un maximum d’emplois. Les cinq autres (Intersport, Leroy-Merlin, Gifi, Foir’fouille et Fresh, l’enseigne du groupe Grand Frais) ne souhaitant récupérer que certains magasins pour compléter leur réseau.
Et cette offre de reprise, qui est soutenue par les administrateurs judiciaires d’après les syndicats, émane… des actionnaires actuels : Alexis Mulliez, le PDG qui détient 15 % du capital, et l’Association familiale Mulliez (AFM), qui possède les 85 % restant. Cette organisation, très secrète, permet à l’ensemble de la famille Mulliez de détenir, par le biais d’un enchevêtrement de holdings, une multitude de sociétés dans le secteur de la distribution (Auchan, Decathlon, Leroy-Merlin…). Ce duo d’actionnaires avait racheté Alinéa en 2017 à… Auchan.
Perspectives de rentabilité
Autant dire que certains y ont vu un nouveau tour de passe-passe, destiné notamment à imputer la responsabilité d’une profonde cure d’amaigrissement de l’enseigne à une décision du tribunal. L’entre-soi au sein des sociétés de la galaxie Mulliez avait déjà permis à Alinéa de se libérer de sa gestion immobilière en 2017, la privant aujourd’hui de cette marge de manœuvre financière. Elle avait cédé les murs de treize magasins à Nodi, une entité immobilière de la famille Mulliez fusionnée cette année avec une autre, Ceetrus (ex-Immochan). En contrepartie, Alinéa devait chaque année lui verser un loyer de près de 9 millions d’euros, selon un rapport d’expertise comptable.
Aujourd’hui, la contraction de périmètre sera plus sévère. L’offre de reprise déposée initialement auprès du tribunal prévoyait le maintien de sept magasins sur les vingt-six que le groupe possède en France (hors franchisés). Elle a été améliorée dans le courant de l’été, portant à neuf le nombre de magasins repris ayant des perspectives de rentabilité. A l’exception de Herblay (Val-d’Oise), ils sont essentiellement situés dans la moitié sud de la France : Aubagne, Mérignac, Avignon, Grenoble, Blagnac, Montpellier, auxquels se sont ajoutés cet été Nancy et Limoges.
Il vous reste 67.32% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
by via Le Monde.fr - Actualités et Infos en France et dans le monde
COMMENTS